Inspi - Japon
Lectures conseillées par Sherinford
Introduction
Lorsque j'achète un nouveau jeu de rôle, je cherche
souvent à me documenter sur l'univers de jeu duquel il
est inspiré. Souvent, il est possible de se procurer des
romans ou de visionner des films sur le thème que le jeu
exploite de manière beaucoup trop succincte. Ainsi, l'achat
de DC Heroes m'avait à l'époque poussé à
collectionner des dizaines de comics américains.
Le Livre des Cinq Anneaux est fort inspiré du Japon
médiéval. J'ai cherché et lu quelques romans
relatifs à cette époque. Vous trouverez ci-dessous
mes appréciations de ces lectures. Bien entendu, tous
ces romans seront également utiles aux maîtres de
jeux qui maîtrisent d'autres jeux ayant pour cadre le japon
médiéval...
Editeurs
Picquier poche est un excellent éditeur qui s'est apparemment
spécialisé dans la traduction française
de livres orientaux.
Les Editions Budostore publient des ouvrages destinés
aux pratiquants des arts martiaux.
Le château de Yodo
Roman d'Inoue Yasushi aux éditions Picquier poche.
L'histoire contée par Inoue se déroule au XVIième
siècle, et coïncide avec la montée au pouvoir
du Shogun Hideyoshi Toyotomi.
Ce magnifique roman retrace la vie de Tchatcha, depuis le
moment où la jeune princesse voit le château de
son père détruit par ses ennemis jusqu'au moment
où, bien des années plus tard, elle assiste à
la destruction de son propre château. Entretemps, Tchatcha
sera devenue la première concubine d'Hideyoshi, en lui
donnant un héritier...
Le roman est particulièrement intéressant en
ce qu'il offre une vision plus féminine du Japon de cette
époque.
Fourmis sans ombre : le livre du haïku
Recueil de poésie de Maurice Coyaud, aux éditions
Phébus libretto.
Lorsque dans les scénarios du Livre des Cinq Anneaux,
les auteurs insèrent systématiquement un concours
de poésie, je me trouvais bien embêté de
ne pouvoir fournir à mes joueurs que mes propres créations,
souvent assez médiocres, d'ailleurs.
C'est la raison pour laquelle j'ai acheté et apprécié
ce livre du haïku, qui est bien plus qu'une simple anthologie,
l'auteur nous guidant, étape par étape, dans cet
univers fascinant de la poésie japonaise, aux règles
subtiles et intrigantes.
Les 47 ronins
Roman de G. Soulié de Morant, aux éditions
Budostore.
C'est de l'Histoire, mais c'est aussi une Légende.
Ce roman ne retrace qu'une des nombreuses versions de l'histoire
de ces samuraïs qui ont perdu leur maître et qui,
devenus ronins, attendent pendant une année entière
le moment propice à l'exécution de la juste vengeance
que l'âme de ce dernier réclame. Encore aujourd'hui,
la tombe de ces loyaux samuraïs est visitée chaque
année par des milliers de personnes venues leur rendre
hommage. Ils représentent l'âme du Japon.
Aucun roman ne permet de se faire une meilleure idée
de la nature exacte des obligations qui lient un samuraï
à son maître. A lire absolument.
Meurtres à la Cour du Prince Genji
Roman policier de Nagao Seio, aux éditions Picquier
poche.
L'action se déroule à la Cour Impériale,
lorsque le Prince Radieux, Genji, est confronté à
une série de meurtres qui frappent ses proches. Il faut
dire que le destin n'a pas favorisé le Prince : sa mère,
la concubine préférée de l'Empereur, meurt
alors qu'il n'est encore qu'un nourrisson. Puis, lorsqu'il a
atteint l'âge adulte, c'est le tour de ses maîtresses
préférées. Quelqu'un en voudrait-il au Prince
?
Ce roman constitue le côté obscur du fameux Dit
de Genji, et replace l'histoire du Prince radieux dans
un contexte beaucoup plus réaliste d'intrigues politiques.
A lire absolument si l'on souhaite maîtriser une campagne
basée sur la Cour Impériale.
Stupeur et Tremblements
Roman d'Amélie Nothomb aux éditions Albin
Michel.
Ce roman ne constitue en rien une inspiration quant au monde
médiéval japonais, mais donne aux gaïjins
que nous sommes une très bonne leçon sur l'esprit
et les coutumes japonaises...
L'histoire est celle d'Amélie Nothomb, et plus précisément
une période d'un an de la vie de cet excellent écrivain
: l'année pendant laquelle elle fut l'employée
d'une entreprise japonaise d'import-export, à Tokyo. Ecrit
avec une plume très agréable et surtout très
acérée, ce roman relate les nombreux déboires
de l'auteur dans un français que je peux que qualifier
de délicieux. Je ne peux m'empêcher de vous citer
un court extrait de ce magnifique opuscule :
"Deux mètres devant moi, le spectacle de son
visage était captivant. Ses paupières baissées
sur les chiffres l'empêchaient de voir que je l'étudiais.
Elle avait le plus beau nez du monde, le nez japonais, ce nez
inimitable, aux narines délicates et reconnaissables entre
mille. Tous les Nippons n'ont pas ce nez mais, si quelqu'un a
ce nez, il ne peut être que d'origine nippone. Si Cléopâtre
avait eu ce nez, la géographie de la planète en
eût pris un sacré coup."
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