12 juin 2000

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Citadelles

 

Introduction

Depuis l'excellent Elixir, j'attendais la parution d'un jeu de cartes pas à collectionner qui offrirait aux joueurs un niveau de tactique aussi grand que les Colons de Katäne, tout en restant simple et facile d'accès.

Guillotines, tout en restant intéressant à trois joueurs devenait trop aléatoire dès le moment où l'on jouait à quatre ou à cinq. Elixir restait la référence, même si les (trop) nombreuses extensions désservaient la qualité et l'équilibre du jeu de base.

C'est alors que j'ai découvert Citadelles, un des tout dernier jeu de Bruno Faidutti, publié par Multisim. Mes premières parties furent disputées avec des membres de ma famille habituellement peu enclins à essayer de nouveaux jeux pour sortir de la monotonie Scrabble, Trivial Pursuit, Yathsee... Les règles, très simples, n'ont nécessité que cinq minutes d'explication, et, très vite, les uns et les autres ont développé leurs stratégies pour tenter de parvenir à la victoire. Je n'ai eu que des compliments de ce jeu, qui faisait partie cette année des trois lauréats du Spiel des Jarhes, en Allemagne.

Qu'est-ce qu'il y a dans la boîte ?

Des cartes. Evidemment. Il y a huit cartes personnages, une cartes couronne, sept cartes aides de jeux et un grand nombre de cartes de quartiers. Mais ce n'est pas tout. On trouve aussi une poignée de pièces d'or (enfin, en plastique doré), la monnaie d'échange de ce jeu.

Comment çà marche ?

L'objectif du jeu est de construire une belle cité de huit quartiers. Les quartiers sont de plusieurs types différents : quartiers marchands (en vert), quartiers militaires (en rouge), quartiers nobles (en doré), quartiers religieux (en bleu) et enfin merveilles (en violet). De plus les quartiers ont un coût en pièces d'or qui varie, et qui rapporte un nombre équivallent de points de victoires. Un manoir coûte moins cher qu'un palais, mais rapporte moins de points à celui qui le construit.

A chaque tour, les joueurs choisissent secrètement un personnage parmi les huit proposés, en commençant par le personnage qui possède la couronne. Chaque personnage a un pouvoir spécial qu'il peut utiliser lors de son tour de jeu. L'assassin peut faire passer son tour à un autre personnage. Le voleur peut dépouiller un autre personnage de ses pièces d'or. Le magicien peut échanger sa main de cartes. Le roi touche un revenu supplémentaire pour chaque quartier noble possédé et récupère la couronne. L'évêque touche un revenu pour les quartiers religieux. Le marchand touche plus de pièces d'or et obtient également un revenu supplémentaire pour les quartiers marchands qu'il possède. L'architecte peut tirer des cartes quartiers en plus et peut construire jusqu'à trois quartiers par tour. Enfin, le condottière a le pouvoir de détruire des quartiers adverses et touche un revenu supplémentaire pour ses quartiers militaires.

Une fois la distribution des personnages complétée, le tour de jeu peut enfin commencer. Le joueur qui a l'assassin commence, suivi par le voleur, etc.

Lors de son tour de jeu, le joueur doit choisir entre toucher un revenu de deux pièces d'or ou tirer une cartes (qu'il choisit entre les deux premières du paquet). Ensuite, il peut construire un quartier et utiliser son pouvoir spécial, avant de passer la main au personnage suivant, etc. Une fois que tous les joueurs ont eu l'occasion de jouer, on mélange les personnages et le joueur qui a la couronne choisit à nouveau un personnage, etc...

Si le jeu se joue à moins de sept, on enlève un certain nombre de cartes personnages avant de choisir, le nombre de cartes personnages disponibles étant égal au nombre de joueurs plus un...

La partie se termine à la fin du tour lorsqu'un joueur a construit huit quartiers lors de ce tour. Les points de victoires sont calculés en se basant sur le coût des quartiers de chaque cité. Des bonus sont attribués aux joueurs qui ont terminé leur cité (huit quartiers) ou qui ont une cité diversifiée (les cinq couleurs différentes étant représentées).

Conclusion et appréciation

Citadelles est un excellent jeu qui combine simplicité et tactique. L'idée de jouer un personnage différent à chaque tour permet une certaine diversité dans le cours du jeu ainsi qu'une certaine spéculation sur les rôles joués par chacun. L'assassin doit ainsi désigner un personnage qu'il empêche de jouer, pas un joueur. Si il désigne le roi et que ce rôle n'est tenu par personne ce tour, son assassinat est tout simplement manqué. Le choix du voleur est encore plus difficile puisque ce dernier va devoir choisir une personne riche : son pouvoir ne sert pas à grand chose si l'adversaire qu'il désigne ne dispose que d'une pièce d'or...