Citadelles
Introduction
Depuis l'excellent Elixir, j'attendais la parution d'un jeu
de cartes pas à collectionner qui offrirait aux joueurs
un niveau de tactique aussi grand que les Colons de Katäne,
tout en restant simple et facile d'accès.
Guillotines, tout en restant intéressant à trois
joueurs devenait trop aléatoire dès le moment où
l'on jouait à quatre ou à cinq. Elixir restait
la référence, même si les (trop) nombreuses
extensions désservaient la qualité et l'équilibre
du jeu de base.
C'est alors que j'ai découvert Citadelles, un des tout
dernier jeu de Bruno Faidutti, publié par Multisim. Mes
premières parties furent disputées avec des membres
de ma famille habituellement peu enclins à essayer de
nouveaux jeux pour sortir de la monotonie Scrabble, Trivial Pursuit,
Yathsee... Les règles, très simples, n'ont nécessité
que cinq minutes d'explication, et, très vite, les uns
et les autres ont développé leurs stratégies
pour tenter de parvenir à la victoire. Je n'ai eu que
des compliments de ce jeu, qui faisait partie cette année
des trois lauréats du Spiel des Jarhes, en Allemagne.
Qu'est-ce qu'il y a dans la boîte ?
Des cartes. Evidemment. Il y a huit cartes personnages, une
cartes couronne, sept cartes aides de jeux et un grand nombre
de cartes de quartiers. Mais ce n'est pas tout. On trouve aussi
une poignée de pièces d'or (enfin, en plastique
doré), la monnaie d'échange de ce jeu.
Comment çà marche ?
L'objectif du jeu est de construire une belle cité
de huit quartiers. Les quartiers sont de plusieurs types différents
: quartiers marchands (en vert), quartiers militaires (en rouge),
quartiers nobles (en doré), quartiers religieux (en bleu)
et enfin merveilles (en violet). De plus les quartiers ont un
coût en pièces d'or qui varie, et qui rapporte un
nombre équivallent de points de victoires. Un manoir coûte
moins cher qu'un palais, mais rapporte moins de points à
celui qui le construit.
A chaque tour, les joueurs choisissent secrètement
un personnage parmi les huit proposés, en commençant
par le personnage qui possède la couronne. Chaque personnage
a un pouvoir spécial qu'il peut utiliser lors de son tour
de jeu. L'assassin peut faire passer son tour à un autre
personnage. Le voleur peut dépouiller un autre personnage
de ses pièces d'or. Le magicien peut échanger sa
main de cartes. Le roi touche un revenu supplémentaire
pour chaque quartier noble possédé et récupère
la couronne. L'évêque touche un revenu pour les
quartiers religieux. Le marchand touche plus de pièces
d'or et obtient également un revenu supplémentaire
pour les quartiers marchands qu'il possède. L'architecte
peut tirer des cartes quartiers en plus et peut construire jusqu'à
trois quartiers par tour. Enfin, le condottière a le pouvoir
de détruire des quartiers adverses et touche un revenu
supplémentaire pour ses quartiers militaires.
Une fois la distribution des personnages complétée,
le tour de jeu peut enfin commencer. Le joueur qui a l'assassin
commence, suivi par le voleur, etc.
Lors de son tour de jeu, le joueur doit choisir entre toucher
un revenu de deux pièces d'or ou tirer une cartes (qu'il
choisit entre les deux premières du paquet). Ensuite,
il peut construire un quartier et utiliser son pouvoir spécial,
avant de passer la main au personnage suivant, etc. Une fois
que tous les joueurs ont eu l'occasion de jouer, on mélange
les personnages et le joueur qui a la couronne choisit à
nouveau un personnage, etc...
Si le jeu se joue à moins de sept, on enlève
un certain nombre de cartes personnages avant de choisir, le
nombre de cartes personnages disponibles étant égal
au nombre de joueurs plus un...
La partie se termine à la fin du tour lorsqu'un joueur
a construit huit quartiers lors de ce tour. Les points de victoires
sont calculés en se basant sur le coût des quartiers
de chaque cité. Des bonus sont attribués aux joueurs
qui ont terminé leur cité (huit quartiers) ou qui
ont une cité diversifiée (les cinq couleurs différentes
étant représentées).
Conclusion et appréciation
Citadelles est un excellent jeu qui combine simplicité
et tactique. L'idée de jouer un personnage différent
à chaque tour permet une certaine diversité dans
le cours du jeu ainsi qu'une certaine spéculation sur
les rôles joués par chacun. L'assassin doit ainsi
désigner un personnage qu'il empêche de jouer, pas
un joueur. Si il désigne le roi et que ce rôle n'est
tenu par personne ce tour, son assassinat est tout simplement
manqué. Le choix du voleur est encore plus difficile puisque
ce dernier va devoir choisir une personne riche : son pouvoir
ne sert pas à grand chose si l'adversaire qu'il désigne
ne dispose que d'une pièce d'or...
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